"Mes idées sur le centre et sur le Soi me furent confirmées plus tard, en 1927, par un rêve.
J'en ai représenté l'essence dans un mandala que j'intitulai "La fenêtre sur l'éternité".
L'image en est reproduite dans le "Secret de la fleur d'or".
Livre rouge p 159
L'année d'après, je peignis une seconde image, également un mandala, qui représente au centre un château en or. Lorsqu'il fut terminé, je me demandai : "Mais pourquoi cela est-il si chinois d'allure ?".
J'étais impressionné par la forme et le choix des couleurs qui me semblaient avoir quelque chose de chinois, quoique extérieurement le mandala n'offrît rien de tel. Mais l'image me donnait cette impression.
Livre rouge p 163
Ce fut une étrange coïncidence de recevoir peu après une lettre de Richard Wilhelm : il m'envoyait le manuscrit d'un traité alchimique chinois taoïste intitulé "Le secret de la fleur d'or" dont il me priait de faire un commentaire. Je dévorai aussitôt le manuscrit, car ce texte m'apportait une confirmation insoupçonnée en ce qui concerne le mandala et la déambulation autour du centre. Ce fut le premier événement qui vint percer ma solitude. Je sentais là une parenté à laquelle je pouvais me rattacher.
En souvenir de cette coïncidence, j'écrivis alors sous le mandala:
"1928. Alors que j'étais en train de peindre l'image qui montre le château fort en or, Richard Wilhelm m'envoyait de Francfort le texte chinois vieux d'un millénaire qui traite du château jaune, le germe du corps immortel."
Carl Gustav Jung "Ma vie"